Compte-rendu de la sortie:
Nous étions 19 pour cette excursion en Espagne animée par Diego, de Geoambiente, et Annie.
Départ du panneau Rioseta de la route géologique transpyrénéenne : on y observe une moraine, dont la partie basse –rouge- témoigne qu’un ancien glacier descendait dans la vallée depuis les niveaux permiens -rouges-, situés en altitude, loin au nord.
La montée sur le versant nord du barranco de Rioseta débute sur une pelouse recouvrant des éboulis dévoniens. Plus haut, la pente s’accentue au débouché dans les calcaires carbonifères. On y trouve des dépressions, dont l’origine probable, objet d’un quizz de Diego, s’est révélée être karstique (dolines).
Plus haut encore, le paysage révèle les calcaires crétacés (calcaire des canyons), ici transgressifs sur le carbonifère : les différences de teinte suivant que les niveaux contiennent plus ou moins d’éléments gréseux permettent de déceler les failles qui décalent ces couches le long des escarpements.
En trois pas, nous franchissons allègrement 230 millions d’années, pour enfin fouler le crétacé, qui a l’excellente idée de nous fournir de l’ombre pour pique-niquer : explication d’Annie sur l’origine cryoclastique (due au gel) de notre providentiel abri sous roche.
La traversée du llano de Tortiellas alto présente un mélange d’érosion glaciaire (dos de baleines…) et karstique (dissolution, pertes). Elle nous conduit jusqu’aux pentes du mont Tobazo.
Depuis le flanc du mont Tobazo, on se retourne pour observer le cirque glaciaire de l’ibon de Tortiellas qui apparait, du moins sur le dessin reconstitué de Diego, occupé par une épaisse couche de glace qui se déverse en séracs dans le barranco de Rioseta pour ensuite « couler » jusqu’aux moraines, point de départ de l’excursion
Au paso del Pastor, nous franchissons à nouveau la discordance crétacée, mais cette fois-ci en sens inverse, et nous foulons étrangement un vestige de permien, brèche extrêmement hétérogène dont les éléments racontent l’histoire de sommets primaires désormais érodés.
Vue plongeante sur la France, où Diego nous fait imaginer la structure anticlinale (armée par les calcaires crétacés) disparue, remplacée par une grande boutonnière primaire : l’érosion a mis à profit la fracturation ouverte de l’anticlinal pour le grignoter presque complètement, à l’exception du synclinal perché du Castillo de Acher, préservé du fait de sa fracturation fermée: quelques dessins, et ça devient clair !
En vain, nous cherchons avec Diego une coulée d'andésite, pourtant signalée sur la carte.
Mais il se fait tard, et pendant que les les plus vaillants poussent jusqu'au sommet du Mont Tobazo, les autres démarrent la descente, riche en explications d'Annie sur les faciès crétacés et leurs fossiles.
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Annie présente la carte géologique |
Failles dans les calcaires des canyons. Au fond, les facies « grés du Marboré » |
Abri sous roche dans l’escarpement crétacé |
Le chemin géologique parcouru (d'après la carte Laruns-Somport au 50 000 eme - BRGM)
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