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Sierra de Bernera
Ibon de Astañes
Vallée d'Aspe
Pic d'Aspe
Gabedaille
Socle Paléozoïque
calcaires carbonifères
Calcaires Crétacé Sup.
Série inverse
Calcaires Crétacé Sup.
Pendage régional 30° vers le sud
Axe du rebroussement (en avant)
Zone Sud Pyrénéenne
d’
Lac
Estaens
Sone Axiale
Paléozoïque
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4
3
2
1
ROCAS IGNEAS
DEVONICO
CARBON.
PERM.
CRETACICO
SUPERIOR
TERCIARIO
PALEOGENO
EOCENO
PALEO.
CUATERNARIO
17
INFERIOR
MEDIO
SUPERIOR
TOURN-VISSEN.
AUTUNIENSE
CENOMANIENSE
TURONIENSE
CONIACIENSE
SANTONIENSE
DANO-MONTIENSE
CAMPANIENSE
MAASTRICHTIENSE
SAXO-
NAMURIENSE
LUTECIENSE
CUISIENSE
ILERDIENSE
THANETIENSE
THURINGENSE
16
22
Vue oblique de la carte précédente
Sud
Nord
Zone Sud
Pyrénéenne
Zone Axiale
Paléozoïque
Coupe géologique : du Pic de
G
abedaille
à la Sierra de Bernera
Pic de
Gabedaille
Permien rouge
Zone Sud
Pyrénéenne
Sierra de
Bernera
Nord
Sud
Zone Axiale
Paléozoïque
Discordance Crétacé Supérieur sur Paléozoïque
Chevauchement de Larra
Chevauchement supra axial dans les Pyrénées occidentales?
Mail
Arrouy
thrust
Bergon
klippe
Orgues de
C
amplong
Sierra Bernera
Visaurin
Zone Axiale
¨
: socle paléozoïque
= fenêtre d’érosion
Sud
Nord
Le panorama replacé dans son
contexte régional
Castillo de Acher
Klippe
Avancer
Reculer
Avancer
Reculer
NAVIGATION
F11
Plein écran (en général)
5e plan
2e plan
3e plan
4e plan
1er plan
GR 11
Dalle triangulaire
de pendage nord
Colline empêchant de voir
la vallée derrière : dommage !
Pic d'Aspe
Chevauchement de Larra
(derrière)
D’un beau paysage de montagne à son interprétation géologique
A partir du sommet du Pic de Gabedaille en France,
vue vers le Sud-Est, en direction du lac d’Estaens
et la Sierra de Bernera, en Espagne
Photo Fauvet 2019
Commentaires géologiques du panorama
Qu'est-ce qu'on peut voir dans ce paysage?
Première chose, bien s'orienter
Nous sommes au sommet du Pic de Gabedaille, ou Signal d'Espelunguère,
et nous regardons vers le Sud-Est, vers la Sierra de Bernera et le
Pic d'Aspe situés en Espagne.
Ensuite, bien distinguer les différents plans dans le paysage.
Au tout 1er plan, le versant Nord du Pic de Gabedaille, avec des affleurements de grès (sables consolidés),
et surtout de conglomérats (galets centimétriques emballés dans une matrice), le tout de couleur rouge.
Un peu plus loin, le flanc nord du barranco de Escalé. Nous sommes encore en France.
Tout ce que nos voyons à partir du 2ème plan est en Espagne.
C'est un des rares endroits dans les Pyrénées où, pour des raisons historiques, la frontière ne
correspond pas à une ligne de crêtes séparant deux bassins versants
Au 2ème plan : à gauche, un grand pâturage herbeux,
où paissent en été des troupeaux de chevaux en liberté.
On voit au centre le lac d'Estaens, également nommé Ibòn de Astañes puisqu'il est en Espagne. Il en part
une conduite forcée qui alimente la centrale électrique d'Estaens, situé 500 mètres plus bas, en France.
A noter la trace du sentier de randonnée GR-11, qui traverse toute les Pyrénées
d'Est en Ouest, sur le versant espagnol.
Au dessus du lac, une colline de forme arrondie masque la vallée qui est derrière, où on peut faire des
observations géologiques très intéressantes, mais malheureusement pas visibles depuis ce point de vue
Au 3ème plan : une grande pente raide avec plusieurs escarpements. On peut suivre les couches sur tout
le paysage, en particulier une couche de couleur gris clair de quelques dizaines de mètres d'épaisseur.
Ces couches parallèles et continues plongent vers le Sud avec un pendage d'environ 40°
Au 4ème plan, surtout sur la droite, on observe des couches plissées
La structure tourmentée de ces couches contraste avec celles sous-jacentes continues et bien parallèles.
On peut surtout observer une grande "dalle" triangulaire, avec un fort pendage nord vers nous
Mais à droite, juste au dessus de ces couches, une dalle présente un fort pendage nord
Au 5ème plan, au niveau de la ligne de crête sommitale, on peut observer
des bancs qui pendent à nouveau vers le Sud.
Par exemple une bande gris clair, ou contact gris clair-gris foncé sous le Pic d'Aspe.
Sous nos pieds : conglomérats d’âge Permien, de couleur rouge. Au 2e plan, à gauche et à droite
du lac d'Estaens, on trouve également du Permien sous forme de grés et de conglomérats
Nous voyons ici le résultat du démandèlement de la chaîne Hercynienne, érigée à la fin du Carbonifère.
Ces dépôts ont été ensuite déformés lors de la formation des Pyrénées actuelles.
La limite entre les deux est appelée discordance car de part et d'autre les strates ne sont pas parallèles.
Elle sépare le socle (ici Carbonifère et Permien) du Crétacé Sup.
Ce contact est en grande partie masqué par la petite colline arrondie derrière le lac.
Noter cependant un pendage général vers le Sud d’environ 40 ° (que nous verrons sur la coupe géologique),
correspondant au flanc sud de la voussure anticlinale de la zone axiale dénudée/érodée des Pyrénées
Noter la dalle triangulaire, avec un pendage nord de 40 °, à l’inverse des pendages des calcaires sous-jacents.
On parle de « surface structurale » car la surface topographique et la surface de couche géologique coïncident
La laison entre ces deux domaines est interprétée comme un pli, dont l'axe est situé en avant du flanc
de la montagne : les couches supérieures sont donc inversées (bas en haut)
Ce chevauchement dit localement de « Larra » n’est guère visible dans le panorama, car situé dans
la dépression topographique derrière la crête du 3ème plan.
Il est possible que ce chevauchement de Larra se connecte avec les chevauchements,
aussi à vergence Sud (c'est à dire que la couche supérieure s'est déplacée vers le sud),
connus sur le flanc nord des Pyrénées, vers Bedous.
On aurait alors un vaste chevauchement régional « supra-axial », passant par-dessus
la zone axiale, avant que celle-ci ne soit érodée
Nous avons observé dans ce magnifique paysage la discordance séparant les formations primaires
de la zone axiale et le Crétacé supérieur de la zone sud-pyrénéenne.
Nous avons observé également les effets d'un pli, probablement provoqué par un chevauchement
situé derrière la crête.
Ces dépôts rouges d’âge Permien correspondent à des anciennes alluvions déposées pendant des crues
par des cours d’eau de type « oueds » en milieu désertique. La couleur rouge est due à l’oxydation (la « rouille »)
des minéraux de fer contenus dans ces sédiments.
Au deuxième plan, au-dessus du lac d’Estaens : colline arrondie composée de calcaires d’âge Carbonifère
déformés d'abord par l'orogénèse Hercynienne il y a 200 millions d'années.
De près, on y observe des remplissages ocres, d’origine karstique, indiquant une émersion.
Attention il s’agit d'un paléo karst, rien à voir avec les altérations karstiques actuelles.
Entre les deux, Il « manque » l’équivalent de 150 millions d’années de formations géologiques,
on parle de « lacune sédimentaire ». Les formations manquantes, du Trias au Crétacé inférieur,
sont pourtant présentes sur le flanc nord des Pyrénées vers Bedous
Au 3ème plan, au dessus et parallèlement à cette surface régionale de discordance,
on observe des couches relativement peu déformées de calcaires d’âge Crétacé supérieur.
Le plus évident est la barre de calcaire Cénomanien dit des « canyons », avec ses fossiles caractéristiques (rudistes)
Ils sont dits « autochtones » car en place depuis leur dépôt directement sur le socle paléozoïque
Malgré la discontinuité lithologique socle / Crétacé sup, d’un point de vue mécanique ces calcaires
du Crétacé Sup se comportent comme le socle. Il n’y a pas de décollement ou glissement à ce niveau.
Au 4ème et 5ème plans, on peut comparer avec les calcaires mentionnés précédemment :
ils sont tectoniquement intensivement déformés avec des plis et des fractures.
Ce pli est en fait un rebroussement des couches, en relation avec un chevauchement situé plus haut dans
le paysage, à la base de la formation dite des « grès du Marboré ».
D’après la carte géologique espagnole d’Anso, ce chevauchement majeur de Larra se situerait relativement
haut dans le paysage, à la base de la formation dite des « grès du Marboré ».
La coupe géologique proposée par l'IGME (le BRGM espagnol) explique les pendages nord par un
rebroussement (pli) peut-être provoqué par la mise en place du chevauchement de Larra...
L'unité de calcaire Crétacé sup située au-dessus du chevauchement est dite « allochtone » : elle n'est pas à sa
place originelle, mais a été transportée vers le Sud sur plusieurs dizaines de mètres, voire plusieurs km.
Derrière, on observe les couches relativement peu déformées de calcaires d’âge Crétacé supérieur.
Le relief "moutonné" ainsi que le lac résultent de l'érosion par les glaciers quaternaires.
Pour voir de près la discordance et le chevauchement, il faut, à partir du Lac d’Estaens, faire le tour
de la petite colline de Carbonifère, puis remonter vers l’Est la petite vallée où on peut observer
la discordance, et monter raide, plein Sud, par le sentier rejoignant le Visaurin, pour traverser
tout le Crétacé Sup autochtone et accéder à l’allochtone .
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